Samuel Achache, Florent Hubert, Eve Risser et Antonin-Tri Hoang (Orchestre national de jazz, Umlaut Big Band…), s’entourent d’une pléiade d’artistes venant des musiques classique, jazz, improvisée ou ancienne, jouant sur instruments modernes ou d’époque pour inventer un nouvel orchestre inclassable : La Sourde.
Pour sa première création, La Sourde explore une forme musicale populaire : le concerto ; et plus spécifiquement le Concerto Wq 43/4 pour clavier de Carl Philipp Emanuel Bach, fils cadet de Jean- Sébastien. Pour autant, il ne restera peut-être plus rien de l’oeuvre initiale, tant elle aura été réduite, gonflée, multipliée, accélérée, ralentie… « C’est du Bleu de Prusse, ça se décolore » aurait dit Jean-Sébastien Bach à propos de la musique de son fils. Si cette phrase reste mystérieuse et contestable, elle trouvera peut-être ici tout son sens.
Bref, ce concert est l’exploration d’une forme musicale qui, avant d’être la gloire d’un virtuose, est l’art du dialogue, de la concertation et de la dispute ; ou comment la musique s’écoute et se regarde.